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  • 1 Jean Jaurès, Extrait du Discours à la Jeunesse

    Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de noire bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques.
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  • 2 Jaurès

    Je n'ai jamais séparé la République des idées de justice sociale dans la vie privée, sans lesquelles elle n'est qu'un mot.
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  • 3 Profession de foi du député J Jaurès 29 avril 1906

    La République est le seul gouvernement qui convienne à la dignité de l'homme, car elle seule met en jeu la raison et la responsabilité de tous...
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  • 4 Jaurès

    Je porte en mon cœur un rêve de fraternité et de justice, et je veux travailler jusqu'au bout à le réaliser.
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  • 5 Jaurès

    La République c'est le droit de tout homme, quelle que soit sa croyance religieuse, à avoir sa part de la souveraineté
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LA POLITIQUE EUROPEENNE

(Extrait motion d’Orientation CNO des 22 et 23 novembre 2014 Rochefort en Terre (56))

Beaucoup d’entre nous ont été réservés, voire hostiles à l’encontre des modalités de la construction européenne et non pas à son principe, ce qui nous a conduits à voter non aussi bien au traité de Maastricht qu’au traité constitutionnel européen puis à rejoindre le Front de Gauche.

La construction européenne s’est élaborée sur un malentendu : quand on a créé la C.E.C.A., on a voulu organiser la concurrence entre les pays européens sur un marché limité au charbon et à l’acier, préfiguration d’un futur marché commun. Dans un contexte d’après- guerre, on a habillé la démarche d’humanisme et d’idéal pacifiste ; cependant, la logique économique a toujours été celle du libre- échange et de la concurrence «  libre et non faussée » sur laquelle est venue se greffer dans un second temps la monnaie unique.

Même l’habillage social de la rigueur que prônait J. DELORS depuis l’Acte Unique et qui figurait dans le Préambule de Maastricht s’est heurté aux forces économiques et à leurs relais politiques qui ne le voulaient pas ; aujourd’hui, l’Europe oppose les protections sociales entre elles et les travailleurs entre eux. Une réorientation ne se décrétera pas, elle suppose une volonté politique. Chacun dans leur domaine – qui n’est pas le nôtre, mais qui prouve que cela est possible -, de Gaulle et Tchatcher l’ont voulue et ont provoqué une crise. Malgré ses engagements, HOLLANDE ne l’a pas voulu. Soucieux de plaire aux marchés, il a rapidement renoncé à un engagement de campagne au profit d’une politique d’austérité et accentue le rejet des français, déjà bafoués par le non- respect de leur vote référendaire, pour la construction européenne. Il sacrifie la sphère non marchande : éducation, culture, protection sociale, adapte la politique fiscale aux exigences du libéralisme, accepte de voir la France privée de sa souveraineté budgétaire, fait sienne la règle des 3% de déficit budgétaire avant de l’empirer par celle de l’équilibre structurel contenu dans le TSCG. En validant le mandat de la Commission, il engage la France dans la négociation d’un traité transatlantique TAFTA qui remet en cause les spécificités des normes sociales et environnementales françaises et prive l'Etat de son pouvoir judiciaire au bénéfice d’arbitrages privés « C’est un peu comme une internationalisation du cas Tapie ». Il répond en cela aux attentes des multinationales américaines et des groupes du CAC 40 qui espèrent bénéficier des marchés publics américains ; en tout cela est-il encore socialiste ?

Ceci n’exclut pas quelques avancées : la diminution des taux d’intérêt est bonne à prendre ,le mécanisme européen de stabilité financière ; la taxe (anecdotique et assez imprécise)sur les transactions financières doit être mise en œuvre en 2016 dans 11 pays européens, les avancées (fort modestes par rapport aux 1000 Milliards de fraude dans l’U.E.) dans la lutte contre l’évasion fiscale par l’ échange automatique d’informations -à condition que celles-ci existent- .Mais tout ceci est loin , très loin d’être à la hauteur de la crise que nous traversons, et l’on peut se demander jusqu’à quel point ces « mesurettes » servent d’habillage à la politique austéritaire et de dumping social que prône, midi et soir, de la Grèce au Portugal, la Commission Européenne. Par contre, rien n’est réglé sur le fond dans les relations franco allemandes alors que la récession menace dans les deux pays.

Notre volonté doit être de lutter contre le fer de lance du libéralisme en Europe : la concurrence libre et non faussée. Ce terme se veut copier le slogan voltairien du « laisser faire, laisser passer ».Il n’en est rien. Alors que Voltaire s’en prenait au maquis de taxes cachant des privilèges nobliaux, il s’agit ici de pressuriser les salariés. Au nom de la liberté de commerce on dresse les salariés les uns contre les autres, on crée le dumping social, on détruit le droit du travail et le pouvoir d’achat, on crée le terreau sur lequel prospèrent les extrêmes-droites.

Le Front de Gauche doit porter l’exigence d’harmonisation fiscale et sociale par le haut. Il doit porter haut et fort l’idée que la clause de la Nation la plus favorisée doit s’appliquer au droit du travail et aux normes sociales. La France a la capacité, si son gouvernement portait l’intérêt des Français en lieu et place de celui de la finance, de l’exiger de ses voisins européens.

Pour nous, aujourd’hui, la question de la monnaie unique européenne se pose en ces termes : soit l’euro est en capacité d’encaisser ce choc, soit il devra se transformer en monnaie commune. La clarté doit désormais prévaloir si l’on veut être crédible et audible de notre peuple.

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